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La technique du block print, de l’Inde à Marseille.

Tampons Block print Inde

Vous avez pu découvrir la collection de motifs en block print de l’atelier Golden Lake. Pour aller un peu plus loin dans les origines de cette technique, Voici une histoire du block print et des indiennes: de l’Inde à Marseille…

La technique du block print trouve son origine en Inde. Ce procédé utilise des blocs en bois sculptés à la main sur lesquels on vient appliquer une encre textile.  On tamponne ensuite le bloc dans l’encre d’impression puis on le place et on appuie sur le textile pour créer le motif. Au fil des siècles, le block print est devenu un élément identitaire de la culture indienne et a également été adopté dans d’autres régions du monde, notamment en France, plus spécialement en Provence.

L’histoire du block print en Inde remonte à plus de 2 000 ans. Les premiers exemples connus de cette technique remontent à l’époque de l’empire Maurya (321-185 av. J.-C.). Les artisans indiens utilisaient alors des blocs de bois gravés de motifs géométriques simples pour imprimer des tissus en coton et en soie. Au fil du temps, la technique s’est développée pour inclure des motifs floraux, animaliers et même des scènes de la vie quotidienne avec plusieurs couleurs.

Le block print est devenu un élément important  de la culture indienne. Les tissus imprimés étaient utilisés pour les vêtements, les rideaux, les draps et même les tentes. La technique est également devenue une forme d’art, les motifs étant de plus en plus complexes et élaborés. Les artisans indiens ont perfectionné la technique de gravure sur bois, créant des blocs avec des détails incroyables et d’une grande précision. 

Le block print continue d’être utilisé en Inde de nos jours, en particulier dans les régions du Rajasthan et du Gujarat. Les artisans utilisent toujours des blocs en bois sculptés à la main pour créer des motifs sur les tissus, bien que la production de masse ait également lieu grâce à l’utilisation de blocs en métal et de machines.

Le block print a également été adopté dans d’autres régions du monde, comme en Provence. Au XVIIe siècle, les indiennes, des tissus imprimés importés d’Inde, ont commencé à arriver en France. Ces tissus étaient très appréciés pour leur couleur vibrante et leurs motifs exotiques. Les indiennes sont rapidement devenues très populaires en Provence, où elles étaient utilisées pour les vêtements et les accessoires de décoration.

Au XVIIIe siècle, la France a commencé à produire ses propres indiennes, imitant les motifs et les techniques indiennes. Cependant, la production de ces tissus était très coûteuse et la qualité était souvent inférieure à celle des indiennes importées. Malgré cela, les indiennes provençales sont devenues un symbole de la culture locale et ont continué à être produites jusqu’à nos jours.

Marseille, située dans le sud de la France, est célèbre pour être un port commercial historique. L’histoire de Marseille est marquée par le commerce international et la migration, ce qui a donné lieu à des échanges culturels intenses. Les indiennes ont joué un rôle important dans l’histoire de Marseille et de la Provence. Dans cet article, nous allons explorer l’importation des indiennes à Marseille, l’imitation des indiennes en Provence, et la prohibition des indiennes en France.

-L’importation des indiennes à Marseille:

Au XVIIe siècle, Marseille est devenue l’un des principaux ports français pour le commerce des indiennes. Les indiennes étaient populaires en France pour leur couleur vibrante, leur légèreté et leur douceur. Les commerçants de Marseille ont commencé à importer les indiennes directement de l’Inde, ce qui a stimulé l’économie locale et a attiré des travailleurs et des artisans qualifiés.

Cependant, l’importation des indiennes a suscité une certaine controverse en France. Les partisans de l’industrie textile locale ont protesté contre l’importation d’indiennes, car elles étaient considérées comme une menace pour l’industrie textile française. En réponse, le gouvernement français a imposé des droits de douane élevés sur les indiennes, ce qui a rendu leur prix prohibitif pour la plupart des gens. Cette politique protectionniste a également encouragé la production locale d’indiennes.

-L’imitation des indiennes en Provence:

En Provence, les artisans locaux ont commencé à imiter les indiennes importées. Ils ont créé des motifs similaires à ceux des indiennes indiennes en utilisant des techniques locales. Les indiennes provençales étaient souvent produites en série et étaient moins chères que les indiennes importées.

Les indiennes provençales étaient utilisées pour fabriquer une grande variété de vêtements, tels que des robes, des jupes, des châles et des fichus. Les indiennes provençales étaient également exportées vers d’autres régions de France et vers d’autres pays européens.

La prohibition des indiennes en France:

Au XVIIIe siècle, la production locale d’indiennes avait atteint un niveau élevé, et les partisans de l’industrie textile française ont continué à faire pression sur le gouvernement pour interdire l’importation d’indiennes. En 1686, le gouvernement français a interdit l’importation d’indiennes en France, sauf sous certaines conditions strictes.

Cette interdiction a eu des conséquences importantes pour Marseille et pour la Provence. L’interdiction a entraîné une baisse de la demande pour les indiennes importées, ce qui a affecté l’économie locale. Les artisans qui produisaient des indiennes provençales ont également souffert, car ils avaient moins de concurrence.

En Provence, la tradition des indiennes est toujours bien vivante. Les tissus sont produits par des artisans locaux, utilisant des techniques traditionnelles pour créer des motifs inspirés des indiennes originales. Les indiennes provençales sont toujours utilisées pour les vêtements et les accessoires de décoration, mais elles sont également devenues une attraction touristique populaire.

L’histoire du block print en Inde et des indiennes en Provence est étroitement liée. La technique d’impression a voyagé à travers le monde et est un exemple fascinant de l’impact des échanges commerciaux et culturels sur l’histoire d’une région. 

Lore Macé

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