
J’adore cette technique d’impression sensible utilisée pour la création du calendrier de saison, issu de la collaboration avec avec la Ferme des Beaux Regards à Bourges.
Née au Japon dans les années 1980, la risographie est au départ un outil pensé pour les écoles, les associations et les bureaux. Conçue par la société Riso Kagaku, elle devait offrir une impression rapide et économique en grandes quantités. Mais comme souvent, une technologie utilitaire a fini par être détournée par des mains créatives. Les graphistes et artistes y ont vu bien plus qu’une machine : un médium à part entière.
Entre sérigraphie et photocopie…
La risographie fonctionne comme une rencontre improbable entre l’artisanat et la reproduction mécanique. Chaque couleur est appliquée séparément à travers un pochoir appelé master et déposée sur le papier par de l’encre végétale, souvent à base de soja ou de riz. Les passages multiples, les superpositions et les décalages créent des effets de transparence, de grain et de vibration visuelle.
Là où l’impression numérique cherche la perfection lisse, la risographie embrasse l’irrégularité et la texture.
Pourquoi les artistes l’adoptent :
Les créateurs trouvent dans cette technique un langage visuel unique :
• Imperfection expressive : Chaque tirage porte sa propre variation, comme une empreinte digitale. Les textures crayonnées, aquarelles ont un rendu hyper fidèle.
• Palette éclatante : Des teintes vives, parfois métallisées ou fluorescentes, qui échappent aux standards du CMJN.
• Processus lent et physique : On prépare, on ajuste, on expérimente… et l’on redécouvre l’importance du geste dans un monde saturé d’images instantanées.
• Éthique de production : Peu d’énergie, encres végétales, petites séries, la risographie respecte autant la planète que le regard.
Une esthétique qui raconte une histoire…
Un poster en risographie ne se contente pas de transmettre une image. Il porte la mémoire du processus : l’odeur de l’encre, la surprise des couches qui se rencontrent, se superposent. C’est un art de la révélation lente, où chaque impression devient une pièce vivante et imparfaite.
